La méthode Montessori est fondée sur la liberté au sein d’un milieu approprié.  Ce qui, bien sûr, ne signifie pas que l’enfant va pouvoir faire ce qu’il veut, quand il veut et comme il veut.

Pour se construire, l’enfant va puiser dans son environnement.  C’est pourquoi, il est constamment en « mouvement d’exploration ».  En effet, l’enfant n’est pas un récipient passif en attente d’une connaissance extérieure.  Au contraire, il va choisir dans son milieu ce qui sera utile à son développement.  Pour cela, il va être amené à faire des expériences en coordonnant ses mouvements, en recueillant des impressions dans son milieu grâce à tous ses sens. 

C’est la parfaite organisation du milieu qui, laissant à l’individu la possibilité de se développer et de dépenser son trop plein d’énergie, procure à chaque enfant une satisfaction apaisante et salutaire.  Et c’est dans de telles conditions de travail, que la liberté conduit à perfectionner ses activités, à atteindre une forme accomplie de discipline, elle-même résultant de cette nouvelle qualité de calme qui a été dupée chez l’enfant.

La liberté serait inutile sans l’organisation du travail, et vice-versa, c’est le milieu et la manipulation qui apportent la discipline  Le mot « discipline » peut avoir plusieurs définitions, et la plus commune est d’exercer un contrôle sur un autre être vivant.  Cependant, nous préférons la vision de Maria Montessori d’une discipline active.  L’enfant va acquérir la discipline et respectera les lois sociales, à travers ses expériences  dans un environnement approprié.

L’enfant a la liberté de se mouvoir à son gré dans la classe, et de choisir d’utiliser et de répéter individuellement une activité.  De par cette « manipulation libre » du matériel, l’enfant va acquérir une certaine discipline intérieure qui se manifestera par la confiance en soi et le contrôle de soi-même.  Ceci constitue un nouveau pas vers l’indépendance. L’enfant va avoir du respect pour lui-même et pour son travail, pour son environnement, et pour les autres enfants.

Toutes les conditions sont ainsi réunies pour un travail de collaboration (la coopération est indispensable dans la vie sociale).  Nous voyons donc la nécessité d’un environnement préparé.  Comment celui-ci est-il établi ? 

1) Limites claires

Ces règles intérieures de l’individu ne sont pas connues du jeune enfant. L’assimilation graduelle de ces règles va être faite par l’enfant grâce à l’adulte qui le guide, au lieu de les lui imposer.  L’enfant a pour mission, dans la vie, de devenir un adulte.

Pour accomplir cette mission, l’enfant a besoin de liberté de se développer, de penser, de questionner, de se mouvoir, d’explorer, de prendre des décisions et d’en supporter les conséquences ; tout cela dans un cadre comportant des limites strictes et raisonnables.  Celles-ci vont constituer des repères pour l’enfant, d’où la nécessité d’ordre.

L’enfant saura exactement où il est, au lieu d’être perdu dans un océan de confusion.

  • Etre conséquent et cohérent

L’enfant va rapidement comprendre et jouer sur le fait qu’on soit quelque fois persuadé de dire « oui », car c’est plus facile. L’adulte est un point de référence de l’enfant, et donne ainsi de la sécurité à celui-ci. L’adulte doit croire sincèrement aux limites établies et les représenter. « Oser dire non » De même, quand l’enfant prend une décision, il doit en subir les conséquences. De l’adulte doit « passer à l’action » pour appliquer ces conséquences.

  • Le ton de notre voix et l’expression de notre visage

doivent correspondre à l’ordre énoncé  «  ne fais pas ça, s.t.p. mon chéri » dit avec une voix douce et accompagné d’un sourire, donne des messages contradictoires à l’enfant.  Ce n’est pas nécessaire de crier, mais de parler fermement, sérieusement, et de montrer un réel mécontentement face à l’acte en question.

  • Phrases et vocabulaire utilisés

La construction d’un ordre peut installer une obéissance intérieure ou extérieure. C’est important que l’enfant sache qu’il fait quelque chose pour sa construction personnelle.

« Peux-tu mettre tes chaussures, s.t.p. est différent de « peux-tu mettre tes chaussures pour moi, s.t.p. ? ».  De même, « Ce que tu as fait était bien / mal ! » est très différent de « tu es bon / mauvais ».  Un enfant ne devrait pas devenir mauvais en commettant un acte indésirable.

  • Punitions et récompenses

Elles sont inutiles. Elles altèrent seulement temporairement des attitudes spécifiques ; elles n’apprennent pas la confiance en soi, l’autodiscipline ; elles n’encouragent pas la créativité et la collaboration.  Elle ne dupe pas la responsabilité chez l’enfant, mais leur utilisation décourage l’enfant.  C’est pourquoi elles doivent être remplacées par une approche qui souligne le contrôle intérieur et la responsabilité individuelle de l’enfant.

Aux récompenses, l’enfant préfère le sentiment d’appartenir et de contribuer à quelque chose, en ayant un comportement d’utilité, d’aide, de responsabilité et de collaboration.

Nous devons respecter et tirer parti de ce désir en apportant des opportunités pour expression, plutôt que de le déformer en offrant des récompenses ou par une punition menaçante. 

2) Comprendre son enfant

- Pourquoi fait-il quelque chose qui nous déplait en ce moment ? Par exemple, nous demandons à l’enfant d’essayer de mettre ses chaussures sans aide de notre part. Nous nous retournons pour constater qu’il a enlevé ses lacets et nous sommes en retard.

En prenant ses chaussures, l’enfant a remarqué les lacets.  Il est intéressant de voir comment les enlever, et comment les remettre seul.

Donner à l’enfant le temps de découvrir et d’apprendre.

- Il faut également adapter nos explications à l’âge de l’enfant et / ou à son niveau de compréhension. Le jeune enfant a besoin d’ordres courts et fermes.

- Peu à peu ajouter les raisons, les explications en utilisant un langage simple, tout en faisant court.

- Si l’enfant veut un savoir plus, il demandera chaque fois, il faut faire attention à répondre simplement à la question posée.

- Il est moins probable que l’enfant questionnera sur quelque chose  s’il pense qu’on va les lancer dans un interminable discours !

3) Liberté de faire des erreurs

Permettra à l’enfant d’apprendre de façon active pour ses efforts, et de se corriger de lui-même.

-Lui montrer

C’est normal de faire des erreurs, et nous apprenons de ces erreurs.

Si on fait une erreur, on peut le faire remarquer à l’enfant, et lui montrer comment la résoudre. «Oh j’ai renversé du jus. Ce n’est pas grave, je vais le nettoyer.  Veux-tu m’aider ? ».

Exemple

Les enfants voient et entendent tout, même s’ils n’en ont pas l’air.

Quand nous sommes en présence des enfants, c’est important de faire figure d’exemple

Mais en même temps ils comprennent rapidement si nous ne sommes pas sincères.

Pour conclure, si nous donnons à un enfant la liberté de dire « non », de découvrir et explorer, de faire des erreurs, d’apprendre à travers des conséquences logiques dans un environnement stable ayant des limites raisonnables, nous pourrons découvrir un enfant indépendant, autonome, attentif est discipliné, ayant la liberté de penser pour lui-même et de se développer.

Le plus grand cadeau qu’un enfant peut recevoir !